Local du Caducée*Blanc

Le local était coincé dans un coin de la Place, entre deux boutiques rivales de tissu.
La barraque était trés claire et équipée avec de modernes moyens techniques. Divisée en un rez-de-chaussés et d'un étage, elle offrait à ses pensionnaires des lits et changés quotidiennement, un repas chauds et des soins médicaux ainsi qu'une aide pour une réincersation dans la vie professionnelle et sociale.

C'était la nuit mais le Barde continuait de travailler... Il y avait trop de bouches à nourrir, à soigner, à s'occuper. Il ignorait à quelle heure il finirait mais il ne serait jamais trop tard pour aider encore quelqu'un dans le besoin...

Aprés avoir fini de débarasser les tables, une sorte de piste de danse se préparait et le Barde se demandait s'il n'allait pas avoir une déscente de gardes pour tappage nocturne ou quelque chose dans ce genre.

Serya arriva. Elle entra et regarda autour d’elle. Elle remarqua Vikenti et s’en approcha.

-Bonsoir.

Elle regarda sur la table et vit qu’il travaillait. Puis elle le regarda.

Ses mains avaient été lavées du sang de la matinée.

A l'interpelation de Serya, il releva la tête et, surpris:

- Oh? Bonsoir...

Puis il rabaissa la tête sur son travail.

- Ainsi donc vous êtes venue... Et pourquoi?...

Autour d'eux, de la musique commençait à être jouée à la guitare et au tabourins.

Serya répondit simplement :

-Disons, que vous êtes parti vite et sans vous expliquer et donc je voulait surtout m’assurer que tout allait bien.

Sans se faire priée, elle s’assit à la table et attendit qu’il finisse ses travaux.

- Oh, je vois...

Il ramassa quelques assiettes autour de l'Infirmiére puis, s'excusant, il ramassa celles qui étaient devant Serya. Avec une grosse pile de vaisselle dans les bras, il alla les posa dans une autre salle qui devait être la cuisine ou quelque chose dans ce genre.
Il revient quelques instants plus tard, s'essuyant les mains à l'aide d'un torchon jadis blanc.

- Et bien... Je vais bien comme vous pouvez le constater et tout se que vous voyez autour de nous est se que vous pourriez appeler ma "création". Pour simplifier, c'est une association humanitaire faite pour aider tout le monde sur le maximum de points possibles...

Il déboucha une bouteille posée à côté d'eux et s'en servit un verre qu'il avala cul-sec.

- ... Vous devez penser que c'est une parfaite utopie, pas vrai?... Et c'est le cas. Mais ça permet à des gens d'oublier leurs malheurs autrement que par les drogues ou l'alcool.

Il se reservit un verre et, montrant la bouteille à l'Infirmiére.

- ... Vous en voulez, peut-être? C'pas bien fort.

Serya regarda la bouteille.

-Ce n’est pas fort dites vous…

Elle hésita un instant puis sourit et dit :

-Dans ce cas, j’en prendrais bien un verre ou deux.

Elle regarda la salle autour d’eux ainsi que les musiciens.

Et tout en avalant un autre verre de cet alcool, il en servit un à l'Infimiére qu'il lui tendit.

- Voilà!...

Il rapprocha un peu la bouteille d'eux.
Une poulpe s'approcha du Barde:

- Je vais rentrer à la Ferme.
- Passe le bonjour à la famille de ma part.
- Je n'y manquerai pas.

Ils s'embrassérent amicalement puis se séparérent. L'attention du Barde retourna sur Serya:

- Vous pensez rentrer à quelle heure chez vous?

Serya prit le verre et le but pendant que Vikenti répondait au poulpe.

'C’est délicieux…'

Puis elle répondit à la question qu’il lui avait posé.

-Je ne sais pas, ça dépend aussi de vous : si vous voulez rentrer tôt à l’infirmerie pour vous reposer et bien je ne resterais pas seule ici.

Elle se servit elle même un verre et le but.

-Vous aviez l’intention de rester longtemps ?

Moi ça ne me dérangerais pas, il faut bien faire une pause de temps en temps.

Elle le regarda en essayant de résister à l'envie de se resservire un verre.

Le Barde se but un nouveau verre d'alcool. Et par politesse, il en resservit un à l'Infirmiére.

- Je reste ici le temps que tout le monde soit couché... Dans quelques heures, je pense...

Il s'étira l'échine.

- ... Ah! Et je ne rentrerai pas à l'Infimerie. Ca ne sert à rien, je suis guéri à présent et puis... je ne souhaite pas créé des tensions avec les patients.

Et comme pour oublier ses malheurs, il rebut cul sec un verre de cet alcool si agréable à sirotter.

Serya but aussi son verre malgré qu’elle aie voulut se retenir. Puis elle eut un demi-sourire.

-Je vois.

Elle se resservit un verre. Déjà se vision commençait a devenir floue, mais elle secoua la tête et cette impression disparut un peu. Malgré elle, elle se re resservit un verre. Elle regarda les musiciens avec l’air d’être dans les nuages, avec, un drôle de sourire sur les lévres. Puis elle regarda Vikenti.

-Il y a des choses à manger ici ?

Le Barde regarda autour de lui et déjà les effets de l'alcool se faisaient sentir: il dut se tenir au dossier de sa chaise pour ne pas tomber.

- Non... Je ne pense pas qu'il reste quelque chose...

A vrai dire, il n'osait pas se lever car il aurait alors, chutté par terre. Sa vision devenait floue, sa tête se mettait à tourner. Sa chaleur corporelle augmentant, il dut ouvrir les deux premiers boutons de sa chemise. Mais, malgré lui, il se resservit un verre, puis un autre, puis un autre...

Après quelques heures Serya était, il faut le dire, saoule. Elle hoquetait et riait pour un rien. Une part d’elle même lui disait de rentrer gentiment chez elle. Elle finit par lui donner raison.

-Excusez-moi -hic- messire, mais je -hic- pense que je devrais -hic- rentrer chez moi.

Elle se leva et constatant qu’elle ne tenait pas bien sur ses jambes elle ajouta :

-Ca vous -hic- dérangerais de -hic- m’aider à rentrer chez -hic- moi ?

Elle se tint au dossier de sa chaise pour ne pas tomber et rit sans même savoir pourquoi.

Le local du Caducée avait été désertée depuis de nombreuses heures déjà mais en compagnie de l'Infirmiére, le Barde se marrait toujours autant et son état n'était pas meilleur que celui de l'Infirmiére... Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi... joyeux.
A la question de Serya, il explosa de rire et entre deux gloussements, bafouilla:

- Ou... Oui... AHAH... Il vaudrait... mieux... Uhuh... Pour nous... deux...

Il se leva péniblement, manqua de tomber et lorsqu'il fut un peu prés stable sur ses jambes il aide Serya à se lever et la poussa dehors. On ignore comment il a pu fermer la porte à clé du local.

Madame Poulpy n'aimait pas faire ce genre de chose mais... cette fois-ci, elle le devait. Vikenti Perenna était mort, et avec lui, le Caducée Blanc... C'est qu'il avait du charisme, le petit! Il savait se faire écouter par.. l'administration. Rien de trés glorieux, en somme. Mais il avait été d'une grand utilité pour l'Empire. Tous les pauvres gens l'avaient connu et étaient déjà, au moins, venus une fois ici, au local du Caducée, pour avoir un peu de réconfort, de quoi manger, du linge propre, des soins et un toit pour dormir...

Mais Vikenti était mort.
Le Caducée devait fermé.

Madame Poulpy alla donc clouer une fiche explicative sur la porte pour dire que le Caducée fermé.

Et rien, pour le moment, aurait pu le réouvrir.