Au loin, les bruits rythmés des tambours commençaient à résonner jusqu'aux grandes artéres de la Capitale... A cette heure de la journée les badauts se faisaient normalement rares, mais une petite foule de curieux était venue voir se que les prospectus postés il y a quelques jours dans tous les foyers impériaux vantaient: un gran défiler rempli de surprises... Le septicisme était général... Mais bon. Avec les Poulpes tout était possible même de faire monter sur le trône un démon! Mais, avouons-le, cette pensée était totalement absurde.
Peu à peu, la musique s'approchait. Déjà, quelques petits poulpes accompagnaient de jeunes enfants de toutes races arrivaient en courant devant les spectateurs et jouaient à quelques jeux enfantins si bien connus des jeunes générations. Il était fascinant et incroyable de voir à quel point ils étaient insouciants et se plaisaient à cavaler entre les jambes des adultes. Un heureux rire sans fin semblait se prêter à leurs innocents jeux.
Le bout de deux drapeaux apparut à un angle de rues. Deux poulpes élégamment les portaient fiérement et jonglaient avec. Tout un étalage du savoir et de la mise en scéne poulpiens suivit dès lors.
Des chars aux couleurs saugrenues, alléchantes, qu'on n'aurait jamais osé marié ensemble. Des chars de pétales de fleurs de pétunias d'un rouge vif, agressif, rempli d'un mysticisme indéchiffrable, défilaient dans les rues. On voyait les fenêtres s'ouvrirent les unes aprés les autres. Les gens sortaient de chez eux. Les poulpes chantaient, descendaient des chars, venaient se mélanger à la foule croissante et avide des friandises et des fleurs qui lui était distribuées. Les chants poulpiens et les airs de musique se mêlaient aux regards admirateurs des êtres humanoïdes et à leurs corps qui s'agitaient, pris d'une irresistible envie de danser...
Un rayon de soleil venait de se reflétait dans l'or d'un char trés impressionnant qui venait à son tour déambuler dans les allées: une lumiére blanche, pure et divine se refléta dans l'immence statue dorée du Grand Tchoupou. La Grande Prêtresse se tenait assise entre ses saints tentacules. Elle dégageait beaucoup de bonté, d'amour et de paix. Rarement, les habitants de l'Empire connurent une vision si sacrée, si mystérieuse. Un profond sentiment de liberté et d'alégresse naquit en eux, jamais ils n'eut été si heureux de toute leur vie.