Le page m'emmène vers l'auberge Fleur de Lys. Dès mon entrée, j'hume une odeur répugnante de spécialité coacvilienne. Je me dirige sans tarder vers la chambre préparée à mon intention, guidé par une ravissante sélésienne dont le parfum et la fourrure blanche et rousse émoustille mes sens.
Voici votre chambre, Messire.
Merci.
J'entre dans la chambre.
Il y a des serviettes dans la salle de bain. Voulez-vous que je vienne brosser votre poil?
Je la regarde, intrigué, la langue légèrement pendante. Serait-elle coquine? Je comprends soudain sa proposition en voyant les poils que je laisse partout sur mon passage: je suis en train de muer et un brossage me débarasserait peut-être de ces touffes de poils. Je décline l'offre avec quelques regrets.
Il se fait tard et il me faut me réposer. Pouvez-vous me faire appeler demain dès l'aube pour le petit-déjeuner?
Bien entendu, Messire, ce sera fait.
Je lui laisse un généreux pourboire. Ah si seulement elle travaillait au Palais... Je me couche sans tarder et je m'endors rapidement malgré mes soucis. L'odeur de pin venant des boiseries et du plancher a un effet apaisant sur moi. Je rêve des steppes de ma jeunesse, et des bois de conifères où mon clan allait chasser autrefois le gibier.
Un bruit de pas dans le couloir me réveille. Il fait encore nuit. Je suis presque étonné de sentir ma truffe et ma fourrure: lorsque je rêve de mon passé, je suis à nouveau un homme... Un homme... Je me lève et me dirige vers la fenêtre. Je l'ouvre et je respire l'air frais et vivifiant. Je rassemble ensuite mes affaires lorsque deux coups sont frappés à ma porte. Je sais déjà qu'il s'agit de la ravissante sélésienne: j'aurais entendu les pas dans le couloir autrement. Je la rejoins dans la salle où un copieux petit-déjeuner très canin m'attend: une omelette de 6 oeufs parsémée de rondelles de saucisse, quelques tranches de rôti et un poulet froids. Je mange avec appétit et la Sélésienne me propose d'emporter le reste ainsi qu'un saucission pour le voyage. J'accepte volontiers.